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L'écho des pucerons
Nous autres, pucerons de jardin, aimons, dans la tranquillité, jouer aux infirmières avec les légumes. Une petite piqûre par-ci une autre par-là. Dans ces territoires où les "intrants" n'ont pas droit de cité, notre vie est paisible. De temps en temps une douche au savon noir, vient troubler notre quiétude mais nous nous en remettons. Nous n'avons donc pas de raisons raisonnables de changer de territoire!
Cependant, ce jardin devient remuant! Nous avons été inquiets quand les jardiniers en vert sont venus couler des dalles et y planter solidement des bancs. Voilà un perchoir qui risque de servir à la pause de tas d'espèces d'animaux plus ou moins polluants! Mais notre crainte du pire nous fait un peu rire maintenant. Les bancs sont un réconfort à la lassitude, un support à conversation bio. Ils ne servent pas de base avancée à je ne sais quel groupuscule ennemi des libellules et tout autres porteurs de mandibules. Et les gens qui les honorent sont calmes et paisibles.
A peine remis de nos frayeurs, voilà que des motifs d'inquétude se font jour en ce beau vendredi de juin, le 16° du mois. Vers 15h30, un tintamarre nous dévisse les tympans. Nous avons tous failli lâcher la capucine
Des enfants en ribambelle, bruyants et disciplinés, suivent un étrange échalas qui griffe les arbres au passage, ses mains d'argent et ses pendeloques de sons et de couleurs dansent au vent et produisent de la musique.
De sources bien informées, ce ne serait ni "complot" fomenté par l'école ou les jardiniers, ni une manœuvre d"intimidation. Il serait étrange qu’après avoir planté, à notre profit, des pommes de terre et des courges, l'école s'en prenne à nous de cette manière!
C'est bien l'école; c'est même la maternelle qui est venue dans le parc du vallon, porter les fruits de son travail. L'échalas? C'est un arbre à musique. Il n'y a que le vent qui sait en jouer. Et pourquoi cet échalas? Parce-que c'est la "faites de la musique au Vallon" Dimanche, toute la journée. Faites de la musique au près du jardin, ça fait swinguer les patates! Nous allons devoir nous accrocher.
La troupe s'est assemblée pour écouter une dernière fois les froissements de la brise sur les papiers d'argent, les tintements des bouteilles pleines de vents. Elle nous a laissé, tranquille, siroter des sèves pleines de sucs. Nous ne craignons pas les assauts sonores de la brise. Ce jardin reste encore le notre, nous y sommes bien et supporterons allègrement l'invasion de la foule dimanche.
Proverbe du vallon: Pu-cerons nombreux, pu-cerons contents!
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Commentaires
BRAVO, c'est génial.... des belles journées en perspective... pour ravir nos oreilles.
Le soleil s'est invité largement, il est le bienvenu....
A dimanche.